Comparaison de 2 types d’épreuve de sevrage de la ventilation mécanique : analyse de paramètres échographiques pulmonaires et cardiaques (étude CARWEAN) - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Le sevrage de la ventilation mécanique (VM) doit être le plus précoce possible tout en évitant les échecs d’extubation. Les conférences de consensus préconisent la réalisation d’épreuves de sevrage (ES) mimant les efforts respiratoires en l’absence de sonde endotrachéale. Deux types d’ES sont couramment réalisées : la VS-tube et la VSAI-ZEEP. Nous proposons de comparer ces 2 types d’ES d’un point de vue respiratoire (évaluation d’un score d’échographie pulmonaire LUS) et cardiologique (échographie cardiaque et biologie).
Patients et méthodes |
Nous avons réalisé une étude prospective multicentrique non randomisée qui a inclus 120 patients consécutifs dans 2 centres : réanimation polyvalente, Pitié-Salpétrière, Paris (VS-tube) et réanimation adulte, hôpital Estaing, CHU de Clermont-Ferrand (ZEEP). Les patients étaient inclus en cas de VM>48h et d’éligibilité à une ES : SpO2>90 % et FiO2<40 %, PEEP<5cmH2O, stabilité hémodynamique, pas de sédation, résolution de la pathologie initiale. Les patients trachéotomisés, mineurs, présentant une paraplégie>T8 et n’ayant pas d’échogénicité suffisante n’ont pas été inclus. Le protocole prévoyait une échographie pleuropulmonaire avec cotation du LUS, une échographie cardiaque, un bilan biologique avec gazométrie artérielle, troponine et BNP avant le début de l’ES. Le patient était alors mis en ES (VS-tube et apport d’oxygène ou VSAI-ZEEP). Le même bilan d’échographie et de biologie était réalisé en fin d’ES (1h) ou en cas d’échec prématuré. En cas de succès, le patient était extubé. Le critère du jugement principal était l’évolution du rapport E/Ea au cours de l’ES. Les critères de jugement secondaires étaient les taux d’échec d’extubation définis comme un besoin de support ventilatoire (VNI ou nouvelle intubation) avant H48, les taux d’échec d’ES, l’évolution des autres critères échocardiographiques (E, A, E/A, Ea, TDE), biologiques (troponine, BNP et gazométrie) et l’évolution du score échographique LUS.
Résultats |
Les caractéristiques des patients inclus (60 par groupe) étaient comparables sauf pour les antécédents de coronaropathie plus importants dans le groupe VS-tube (7 vs 17, p=0,02). Les taux d’échec d’ES (10 vs 12, p=0,64) et d’extubation (19 vs 13, p=0,22) étaient comparables entre les 2 groupes. Aucune différence significative n’a été retrouvée concernant l’évolution des paramètres échocardiographiques et biologiques à l’issu des 2 types d’ES. Les LUS initial et final apparaissaient significativement plus important dans les groupes échecs d’ES et d’extubation (Fig. 1).
Discussion |
Les ES en VS-tube et ZEEP semblent superposables quant à leur répercussion cardiologique et pulmonaire dans la population générale de réanimation. Le LUS se dégradait au cours de l’ES, signifiant une perte d’aération d’autant plus importante que le patient se trouvait dans un des groupes échec. Le LUS en fin d’ES paraît intéressant pour prédire son issue et celle de l’extubation. L’échec d’extubation peut être prédit avec une sensibilité de 74 % et une spécificité de 85 % (ROC AUC 0,84) pour un cut-off du score LUS entre 15 et 16.
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Vol 1 - N° S1
P. A170-A171 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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